En résumé :
L'épargne de précaution est une somme mise de côté uniquement pour faire face aux imprévus (panne, maladie, perte d'emploi...)
En tant que salarié, vous pouvez viser l'équivalent de 3 à 6 mois de dépenses ou le calculer suivant votre situation personnelle.
L'objectif est de vous éviter d'avoir à recourir à un crédit ou d'entamer vos autres économies.
Idéalement, placez l'argent de votre matelas de sécurité sur un livret réglementé : livret A, LDDS ou PEL, qui sont liquides, sûrs et défiscalisés. Evitez les supports risqués (actions, crypto...).
Automatisez un virement mensuel, commencez petit, restez régulier.
Et enfin, si vous piochez dans cette épargne, reconstituez-là progressivement.
Pendant longtemps, j’ai cru que l’épargne de précaution, c’était un luxe réservé à celles et ceux qui gagnent bien leur vie. De mon côté, avec un salaire correct mais sans excès, et surtout en étant seul·e pour tout gérer, je voyais difficilement comment mettre de l’argent de côté sans me priver.
Et puis un jour, il y a un imprévu. Une panne de voiture un peu trop salée, une dépense médicale imprévue… Ce genre de moment où l’on se dit : « Si seulement j’avais eu un petit coussin de sécurité… »
C’est là que j’ai compris à quel point avoir une épargne de précaution change tout. Pas seulement financièrement, mais aussi mentalement. Parce qu’on dort mieux quand on sait qu’on peut encaisser un coup dur sans plonger.
Table des matières
ToggleQu’est-ce que l’épargne de précaution ?
On entend souvent parler d’ »épargne de précaution », de « fonds d’urgence », ou encore « d’épargne de sécurité ». Mais concrètement, de quoi s’agit-il ?
C’est tout simplement une somme d’argent mise de côté pour faire face aux imprévus du quotidien : une réparation urgente, un appareil qui lâche, une dépense de santé non prévue… Vous réservez ce matelas de sécurité pour ce type de coups durs.
Ce n’est pas une épargne pour financer des vacances ou un projet, ce n’est pas non plus de l’argent à investir. C’est une réserve financière, disponible à tout moment, que l’on garde en cas d’aléas, de dépenses indispensables mais imprévues. Que vous ayez des petits ou des gros revenus, il vous faudra une épargne de précaution, car chacun fait face à un moment ou à un autre à des coups durs.
Pourquoi est-elle indispensable ?
Comme je l’ai dit plus haut, chacun est confronté à un moment ou à un autre de sa vie à un coup dur : ça nous tombe dessus, c’est imprévisibile, et souvent ce sont des montants relativement importants.
Prévoir ce matelas de sécurité, c’est vous sécuriser : vous n’avez pas besoin de grignoter sur votre budget vacances ou projets, vous ne prenez pas le risque de vous retrouver à découvert et cela vous évite de toucher à votre budget mensuel et de faire face à votre dépense imprévue de façon sereine.
Enfin, prévoir cette épargne de précaution vous évite d’avoir à souscrire à un crédit à la consommation coûteux pour régler cette dépense.
Combien faut-il mettre de côté ?
Les recommandations classiques (et pourquoi elles peuvent décourager)
Quand on commence à s’intéresser à l’épargne de précaution, on tombe très vite sur la fameuse recommandation : « mettez de côté 3 à 6 mois de dépenses ». C’est un bon repère, mais il peut aussi paraître totalement irréaliste quand on débute, surtout si on vit seul·e et qu’on n’a pas une grosse capacité d’épargne.
Et puis, entre nous, 3 à 6 mois de dépenses, c’est vague. Est-ce qu’on parle du loyer seul ? Des charges fixes ? Ou aussi des loisirs, des courses, de la vie quotidienne dans son ensemble ?
Ce flou peut vite décourager. On se dit que c’est impossible, alors on ne fait rien. Et c’est bien dommage, parce que même une petite épargne peut déjà faire une vraie différence.
Une approche plus réaliste pour débuter
Voici comment j’ai procédé, et ce que je vous recommande si vous débutez ou si votre marge de manœuvre est limitée : raisonner par paliers. L’idée, c’est de se fixer des étapes atteignables, qui donnent de l’élan.
- Premier palier : 500 €
Suffisant pour une petite urgence : une réparation, une dépense de santé, une facture imprévue. - Deuxième palier : 1000 €
Plus confortable. Cette somme peut couvrir un mois de dépenses essentielles en étant seul·e ou plusieurs petits imprévus. - Troisième palier : 1 mois de dépenses courantes
Évaluez ce que vous coûte un mois « normal » : logement, alimentation, transports, charges fixes. - Objectif long terme : 3 à 6 mois de dépenses ou un montant personnalisé
Comment estimer le bon montant pour votre situation
Le mieux, c’est d’adapter cette épargne à sa réalité.
Voici quelques critères utiles pour estimer votre épargne de précaution idéale :
- Avez-vous une ou plusieurs sources de revenus ?
- Êtes-vous salarié·e en CDI, en CDD, indépendant·e, en reconversion… ?
- Êtes-vous locataire ou propriétaire ?
- Avez-vous des charges fixes importantes (crédit, enfants, pension alimentaire…) ?
- Êtes-vous en bonne santé, ou avez-vous des risques médicaux connus ?
- Avez-vous un soutien familial ou conjugal en cas de pépin ?
L’objectif, c’est de trouver un montant qui vous apporte une vraie tranquillité d’esprit, sans vous mettre la pression inutilement.
Comment constituer votre épargne de précaution
Le rôle du budget : ce qui ne se prévoit pas ne se fait pas
Quand on m’a dit pour la première fois qu’il fallait « payer en premier son futur soi-même », j’ai trouvé ça à la fois logique… et impossible. Comment mettre de côté quand tout part déjà dans le loyer, les courses, les factures ?
C’est là que j’ai compris qu’il ne suffisait pas de vouloir épargner, il fallait organiser son budget pour que ce soit possible. Pas en se privant de tout, mais en donnant une place réelle à l’épargne dans la gestion du mois.
Ce que j’ai fait ? J’ai commencé par suivre mes dépenses, pour comprendre où partait mon argent. Rien que cette étape m’a aidé à reprendre le contrôle.
Ensuite, j’ai intégré l’épargne de précaution comme une ligne à part entière dans mon budget, au même titre que le loyer ou l’électricité. Même 20 € par mois, c’est un début.
Et si vous sentez que votre budget “fuit” un peu partout, je vous recommande aussi de lire cet article :
👉 5 erreurs courantes en gestion budgétaire et comment les éviter
Vous y trouverez des pistes concrètes pour reprendre la main sur vos finances.
L’idée, ce n’est pas de tout couper, mais de faire des choix conscients. De prioriser ce qui est vraiment important pour vous aujourd’hui, et ce qui comptera demain.
Petites astuces pour épargner
- Mettez en place un virement automatique en début de mois, toujours le même montant, vers votre compte épargne, dès que vous recevez votre salaire. Comme ça, vous économisez facilement, vous n’avez pas à penser chaque mois à faire votre virement. Enfin, vous mettez en place une bonne habitude qui va vous permettre d’accumuler votre épargne petit à petit.
- Faites l’inventaire de tous vos abonnements et voyez si certains peuvent être résiliés : si c’est le cas, redirigez le montant récupéré vers la constitution de votre matelas de sécurité.
- Revendez ce que vous n’utilisez plus : là aussi, le produit des ventes peut venir nourrir votre épargne de sécurité.
- Vous avez des primes, des cadeaux pour votre anniversaire, des remboursements, etc. ? Prévoyez de rediriger tout ou partie de ces montants vers votre épargne.
Chaque euro mis de côté compte. Faites le point régulièrement pour voir si vous pouvez augmenter (même temporairement) le montant que vous mettez de côté chaque mois.
Où placer votre épargne de précaution ?
Trois critères à respecter
- La sécurité : pas de risque de perte en capital
- La disponibilité : pouvoir y accéder rapidement en cas de besoin
- La simplicité : inutile de chercher un produit complexe
Les options les plus simples
Privilégiez un placement sur un livret ou un compte épargne dont les fonds sont accessibles facilement et immédiatement : Livret A, LDDS, LEP. Le but est de pouvoir en disposer dès que vous devez faire face à votre dépense imprévue. Pour autant, en choisissant ce type de livret, vous pouvez quand même cumuler un peu d’intérêt si vous n’avez pas à mobiliser cette épargne de précaution.
Dans tous les cas, n’optez pas pour des placements risqués (actions, crypto…). Votre capital n’est pas garanti, vous prendriez donc le risque de tout perdre. Or l’objectif ici est de disposer de tout votre capital dès que vous en avez besoin.
De même, dans l’autre opposé extrême, évitez de laisser votre épargne de précaution sur votre compte courant, qui ne vous rapporte rien. Ce serait dommage de ne pas profiter de la rémunération des livrets (même 1% vaut mieux que rien du tout).
Une fois votre matelas de sécurité constitué, vous pourrez alors investir votre argent dans des placements comme le PEA, l’assurance vie, etc. dans un objectif moyen-long terme (retraite, projet immobilier par exemple).
Conseils pratiques (à garder en tête)
Constituer une épargne de précaution, ce n’est pas un sprint, c’est une pelote de laine que vous constituez petit à petit. Soyez patient et constant dans vos efforts d’épargne. Ce n’est pas réservé à celles et ceux qui ont un “gros salaire” ou une vie sans imprévu (qui n’a pas d’imprévu dans sa vie ?!). Bien au contraire.
Alors commencez petit, mais commencez. 50 €, 100 €, 500 €… chaque euro mis de côté est une petite victoire. Et surtout, faites-le à votre rythme, en fonction de votre situation, vos priorités, votre besoin de sécurité.
Epargner est une manière de reprendre un peu de contrôle, de se protéger, et surtout… de se sentir plus libre. Parce que quand on sait qu’on peut encaisser une dépense imprévue, on respire un peu mieux. On prend des décisions avec plus de calme. On dort un peu plus sereinement. Alors ne dépensez pas cette épargne pour les besoins du quotidien ou les plaisirs ponctuels !
Et enfin, si vous avez à piocher dans cet épargne, pensez à la reconstituer progressivement. L’objectif est toujours de rester dans votre objectif de matelas pour absorber les coups durs.
FAQ
Quelle différence entre épargne de précaution et épargne projet ?
L’épargne de précaution est constituée pour gérer les dépenses imprévues, alors que votre épargne projet est consacrée à la réalisation de vos objectifs (par exemple, vacances, apport immobilier, etc.)
Où placer mon épargne de précaution en 2025 ?
Sur des livrets sécurisés et disponibles immédiatement à tout moment : Livret A, LDDS ou LEP si vous pouvez y prétendre.
Puis-je utiliser mon épargne de précaution pour financer mes vacances ?
Non. Ce fonds est réservé aux imprévus. Pour vos vacances, mieux vaut constituer une épargne dédiée.
Combien mettre de côté si je suis en CDD ?
Votre sécurité financière est plus fragile qu’en étant en CDI, l’épargne est à décider suivant votre situation personnelle. Vous pouvez viser 4 à 6 mois de dépenses à mettre de côté.
Et si j’ai une réserve sur mon compte courant ?
C’est très bien ! Simplement, pour optimiser cette épargne, transférez-là sur un livret rémunéré pour qu’elle travaille un minimum.




